4 Les rêves circonstanciels

Nous examinerons les rêves compensatoires, de constat, liés à un événement physique ou psychique, liés à un traumatisme et à un conflit entre le conscient et l’inconscient.

Rêves compensatoires ou d’espoir

« Nous dévorons un repas pantagruélique » quand nous avons faim.

 

 

« Le frère du jeune homme qui a rompu nos fiançailles vient me demander en mariage. »

La jeune fille avait du mal à accepter la rupture. Le frère plus âgé, qui ne l’attire pas dans la réalité, représente l’ex-fiancé en plus adulte et plus responsable.

 

Une femme qui n’arrive pas à procréer se verra «  enceinte, radieuse ou sur le point d’accoucher. »

 

Le rêve se manifeste parfois comme la réalisation d’un désir.

 

« Un homme est derrière la grille d’un commerce et il essaie de sortir. »

L’homme avait la même taille que son filleul, entré dans les ordres. La rêveuse espérait qu’il en sorte car elle n’avait aucune descendance et il était le seul enfant de la famille.

 

 

« Je passe mon baccalauréat. »

En présentant son agrégation, la personne souhaite que cela se passe aussi bien que pour son baccalauréat. Dans ce type de rêve, il n’y a pas d’angoisse et le rêveur se rassure en revivant une épreuve réussie.

 

 

« Ma marraine part faire un très long voyage. J’ai peur qu’elle n’en revienne pas. »

Interrogé sur la marraine, le rêveur dira qu’elle ne voyage jamais, qu’elle est très riche et qu’il est son légataire universel… Questionné sur ses ressources, il dira avoir fait de mauvaises affaires. Sa peur paraît être une façon de se déculpabiliser d’envisager, comme solution à ses problèmes, le départ définitif de sa vieille marraine.

 

 

« Dans un bar, il y a des gens qui ont été injustes envers moi. Je suis sur le point de partir ; je me ravise et calmement, je casse tout avec le sentiment de faire quelque chose de juste. »

Dans la réalité, il avait subi une injustice et avait décrété que ce n’était pas bien grave.

 

Rêves de constat

 

« La mère viole sa fille »  quand dans la réalité elle s’immisce dans sa vie privée ; elle lit son carnet d’adresses ou son courrier… (rêve de la mère ou de la fille). L’abus de pouvoir est traduit par « viol«  dans le rêve.

 

 

« Je me donne à l’homme que j’aime dans un grand élan d’amour et de tendresse. Il me fait ensuite violer par son copain. »

Cette jeune fille vivait en concubinage. Elle était heureuse mais il y avait une ombre au tableau : des copains désœuvrés envahissaient leur vie. Elle dit volontiers qu’ils abusent.

 

« Je joue une partie difficile aux échecs. »

Le rêveur précise qu’il a rejoué la partie de la veille ; le décor et l’adversaire ayant changé. Il a porté une attention accrue aux coups qui l’avaient surpris.

 

Il semblerait que le rêve puisse servir à conforter les connaissances nouvellement acquises.

 

 

« Mon fils conduit périlleusement la voiture… »

Or dans la réalité cet enfant-roi mène, voire malmène, tout le monde à la maison.

 

 

« Je vois ma maison un peu différente de ce qu’elle est réellement ; la chambre notamment est à quelques mètres au fond du jardin. »

La rêveuse, une romantique, n’était pas très portée sur la sexualité.

 

 

Parfois, nous savons déjà ce que le rêve nous montre (deuil non fait, souffrance par rapport à un enfant). Son rôle est alors d’empêcher le refoulement avec son cortège de somatisations. Il permet en quelque sorte d’exorciser la souffrance.

« M. m’embrasse sur la bouche. Il a un goût de fiel. On fait l’amour ; il me pénètre mais j’avais exigé un préservatif. »

M. est son supérieur et paraît très attentionné à son égard. En réalité, il se sert de ses compétences à elle pour avancer dans la hiérarchie ; elle vient de se rendre compte qu’il substituait son nom au sien sur des rapports importants. Elle commence à peine à comprendre qu’elle doit s’en méfier (Il a un goût de fiel). Son poste exige qu’elle ait des rapports avec lui (traduit par : On fait l’amour) mais elle doit se préserver (un préservatif) de ses manigances.

 

 

« Sous l’eau, un serpent n’arrive pas à se dégager d’une grosse pierre coinçant sa queue. Il se débat en essayant de se redresser. »

Le jeune homme qui a fait ce cauchemar avait des problèmes d’érection dus à une consommation massive de haschisch (la pierre).

 

 

« Mon ex-mari n’a pas encore déménagé. »

Ils sont pourtant séparés et divorcés depuis huit ans. Elle n’arrive pas à l’oublier.

 

 

« Un homme me met la main aux fesses, je lui donne une gifle. »

La journée précédente, un supérieur hiérarchique lui avait fait une remarque désobligeante et vulgaire à laquelle elle avait prestement réagi.

 

Rêves liés à un événement physique

 

« Je subis une arrestation mouvementée pendant la Révolution : mise au cachot, jugement avec interrogatoire de nombreux témoins, lecture de la condamnation, attente, traversée de la ville en charrette jusqu’à la place publique, acclamations de la foule, arrivée du bourreau puis exécution, la guillotine tombe. »(Rêve célèbre d’Alfred Maury (XIXe siècle) relaté partiellement ici.)

Ce rêve est très long. Le rêveur est angoissé au réveil ; il a le ciel de lit sur la gorge…

Ce rêve pose le problème du parado du temps car le rêveur s’éveille en réalité dès que le ciel de lit le touche.

 

 

Un journaliste demande à un cosmonaute qui revient d’un voyage autour de la terre s’il a rêvé quand il était en orbite. Il raconte :

« Un cocker agite ses grandes oreilles et se déplace dans l’air devant moi. »

Le cosmonaute s’est réveillé et a pris conscience que son coéquipier ronflait bruyamment, au rythme des battements d’oreilles du chien.

 

 

L’enfant rêve fréquemment qu’ »il rentre dans un bain tiède » pendant qu’il fait pipi au lit. Cela peut encore lui arriver, tardivement, en période de grande fatigue.

 

 

L’enfant peut rêver qu’ »un camion de pompiers passe bruyamment » alors que la sonnerie du réveil se déclenche vainement.

Ces rêves peuvent être interprétés comme un mécanisme de défense du sommeil.

 

 

Un adolescent s’endormit en fumant. Il rêva :

« Je suis étendu sur la plage sous un soleil torride. » Il se réveilla en sursaut pour éteindre l’incendie qui débutait.

 

Une forte fièvre déclencha le cauchemar de « griller en enfer » chez une dame âgée et croyante.

 

Rêves liés à un événement psychique

(Aucune participation des sens habituels).

 

« Une personne constate que la pendule s’arrête.« 

Elle se réveille en sursaut, il est 5h15. Le décès de sa grand-mère est constaté, exactement à la même heure, par la surveillante de la maison de retraite à quelques kilomètres de là.

 

 

« Une mère assiste à une crise d’asthme de sa fille » pendant que celle-ci fait une overdose à 400 Kms de là dans une rave-party. La mère se réveille très perturbée par ce cauchemar avant d’être informée que sa fille a été hospitalisée.

 

Une veuve et la femme de ménage qui travaille dans la maison depuis une dizaine d’années, ont rêvé la même nuit que « le défunt venait leur dire au revoir avant d’entrer dans un tunnel. »

C’était un peu moins d’un an après le décès du monsieur.

Mystère de la communication avec l’au-delà ou mystère de la transmission d’un inconscient à l’autre ?

 

 

« Mon oncle est venu me dire adieu. Il m’a embrassé, m’a dit de faire attention à moi et d’être gentil avec ma maman. »

Le neveu a eu cette vision pendant la guerre d’Algérie ; l’oncle n’en est pas revenu. Toute sa vie, il a eu peur que ses rêves annoncent des catastrophes.

 

 

Une femme fait le cauchemar suivant :

« L’homme que j’aime se marie avec une autre. »

Cet homme était allé voir sa famille comme cela était prévu de longue date. Ses parents avaient arrangé un mariage devant l’imam pour l’occasion. Il refusa de s’y soumettre et choisit de vivre avec la femme qu’il aimait (celle qui a fait ce rêve).

 

 

Un couple venait de fêter ses 70 ans de mariage. Peu après, la femme s’était cassé le col du fémur. Elle était hospitalisée et il la vit en rêve :

« Hélène vient me voir, elle a environ 30 ans… »

Il s’éveilla en disant : « Ce n’est pas bon ». Il venait de voir sa femme avec 60 ans de moins, probablement à la période où ils avaient été le plus heureux. Il apprit son décès au matin.

 

 

 

 Rêves liés à un traumatisme

 

On peut distinguer deux situations en fonction du caractère irrémédiable ou non du traumatisme.

 

? Bessel van der Kolk , neuropsychiatre qui a travaillé sur l’état de stress post-traumatique (ESPT) des vétérans du Vietnam au Trauma Center de Boston, explique : « Quand un événement déborde notre aptitude à faire face, notre psychisme se fige. Les mécanismes d’adaptation biologique et psychologique, perturbés, ne réussissent pas à intégrer l’expérience. Des bribes de sensations ou d’émotions sont dissociées : elles restent coincées dans les régions inférieures du cerveau que l’on appelle le système limbique, loin des régions du cortex frontal où s’élabore, grâce au langage et aux symboles, notre discours autobiographique. Quand ces bribes sensorielles reviennent en mémoire, ce n’est pas sous la forme de souvenirs ordinaires mais d’intenses réactions émotionnelles. La souffrance, toujours prête à surgir, a donc été littéralement encapsulée dans des strates profondes de notre cerveau, hors d’atteinte de l’effort intellectuel ou de l’expression verbale… »

Dans ce cas, des hallucinations peuvent exprimer la détresse de l’individu.

Bessel van der Kolk prône les thérapies corporelles plutôt que les anxiolytiques.

De nettes améliorations ont été constatées avec l’EMDR qui rééquilibrerait les deux hémisphères cérébraux par des mouvements oculaires.

Le but à ce stade n’est pas de retrouver les souvenirs mais de parvenir à vivre en société avec le moins de comportements pathologiques possible.

 

? Les traumatismes dont les causes sont connues produisent des cauchemars identiques à la réalité.

Il n’y a pas d’autre cas où l’inconscient produit des images identiques au vécu réel.

Les rêves sur le même thème évoluent par la suite si le psychisme de la personne le permet.

 

Une femme, auparavant très équilibrée, a vu son fils se tuer en tombant dans un puits. Ses cauchemars lui font revivre cette scène avec effroi. Elle se réveille en hurlant. Elle est soutenue par un psychiatre et son entourage. Au fil du temps, ses cauchemars évoluent :

« Son fils tombe d’une falaise puis d’un mur et enfin d’un muret. Elle le voit mort puis disparu ou caché. » Ces cauchemars se produisent plusieurs fois, générant plus ou moins d’angoisse. Enfin, environ 3 ans après le décès, « il vient lui dire au revoir et quitte la maison en lui souriant avec un signe de la main. »

Au réveil, elle est apaisée et ce type de cauchemar cesse.

La maison la représente, c’est elle qui le laisse partir. Le processus de deuil est bien amorcé.

 

 

Quand l’interprétation est partielle, le cauchemar se modifieQuand elle est totale, l’intégration l’est également et le cauchemar cesse.

 

 

Une jeune fille est contrainte de faire euthanasier son chien.

Des cauchemars, mettant en scène « des accidents dont le chien est la victime », viennent perturber ses nuits pendant quelques semaines.

 

Les rêves peuvent être symboliques quand la personne traumatisée n’est pas directement impliquée ou que le traumatisme est partiellement intégré.

 

 

« Mon fils est bébé (en réalité il a 20 ans) et il s’électrocute. Il est comme happé par le courant et reste entre la vie et la mort. Je hurle de douleur. » Réveil angoissé.

Le traumatisme de cette maman, qui rêvait souvent de son fils, était lié au fait que celui-ci se droguait. La dépendance est traduite par le mot happé. La régression, liée à la prise de drogues dures, induit le fait qu’elle le voit comme un bébé.

 

« Ma voiture, une 205, a été emboutie par l’arrière. Je suis terrorisé et désespéré. J’ai honte…, je me sens coupable…, j’étais parti… »

La voiture le représente. Il lui a été demandé de dire « je » à la place de « voiture ». « J’ai été embouti par l’arrière. » Il a serré les poings en comprenant le sens de ce cauchemar. Il avait été abusé par un membre de sa famille, il y a plus de 30 ans. Cela se passait lorsque les trois autres membres de sa famille n’étaient pas présents. 100 doit souvent être assimilé à une notion privative : sans (205, deux sans cinq).

La culpabilité éprouvée par la victime est fréquente en cas de viol… Il se sentait coupable de s’être absenté (j’étais parti). Au moment des viols, la victime se sent généralement dans un état second comme dédoublée, elle est victime et témoin de la bestialité de son agresseur. Le choc induit une sidération.

L’interprétation du rêve a permis à cet homme de comprendre la violence folle dont il s’était, un jour, rendu coupable. A un feu rouge, de bruyants jeunes gens avaient heurté sa voiture. Il était sorti, avait brisé d’un coup de poing la vitre du chauffeur et l’avait extrait par là de son véhicule. La vue du sang l’avait ramené à la réalité et il était parti sans être inquiété, effaré par son propre comportement. Il avait revécu, de façon symbolique et inconsciente, le traumatisme de son enfance. La réponse avait été disproportionnée car elle concernait surtout les viols répétés subis dans des circonstances où il ne pouvait pas se défendre.

 

 

« Une vieille dame, en haut d’un immeuble, essaie de nous tuer ma mère et moi, en nous poussant dans le vide. »

Ce cauchemar perturbait la rêveuse depuis des années. La piste du traumatisme de naissance fut évoquée sans écho. Les relations avec sa mère et sa fille étaient saines. Le cauchemar revenait. Après investigations, la maman de la rêveuse avoua que sa propre mère avait proféré des menaces de mort à leur égard lorsqu’elle s’était mariée enceinte. Puis la grand-mère était morte… en laissant des biens immobiliers. Ces cauchemars avaient débuté à l’âge qu’avait sa mère quand elle s’était mariée… ils ont cessé avec la levée du secret.

Les rêves trans-générationnels ont été peu étudiés à ce jour. Les secrets familiaux se manifestent soit par des cauchemars récurrents, soit par un cauchemar inoubliable.

 Quand un cauchemar consécutif à un traumatisme change de représentation, cela indique la progression de l’intégration du traumatisme.

 

Les cauchemars qui se modifient ont pour but d’approcher le traumatisme par différentes facettes afin que le psychisme trouve peu à peu une façon de l’intégrer.

La réalité extérieure est de prime abord inacceptable et ce, à des degrés très différents.

Le traumatisme met la victime en dehors de la vie (sentiment d’irréalité, impossibilité d’agir de façon habituelle…) jusqu’à ce qu’elle puisse le vivre comme une intrusion dans son existence, une épreuve à affronter.

Les victimes d’attentat ont ce même type de cauchemar face à l’absurde et à l’imprévisible douleur. C’est pourquoi, il est préférable de les faire parler du choc le plus rapidement possible car selon le précepte connu :

Tout ce qui ne s’exprime pas, s’imprime.

En effet, il est toujours plus difficile et plus long d’évacuer par la suite ce qui s’est gravé en nous.

Les traumatismes périnataux paraissent les plus rebelles à la thérapie car le fonctionnement de la personne s’est constitué pour pouvoir supporter la blessure. Le fonctionnement était adéquat et absolument nécessaire dans un premier temps ; cependant par la suite, la personne s’est identifiée à son formatage. Elle paraît dure et insensible car en réalité, pour continuer à vivre, elle s’est endurcie ; elle n’a cependant pas conscience de son armure

 L’individu qui a subi un douloureux traumatisme souffre ensuite des moyens de défense mis en place pour survivre. C’est ce que j’appelle, en psychologie, la double peine.

Une autre réponse possible au traumatisme précoce est l’insécurité permanente, la remise en question continue, l’hyperactivité et le manque de structure propre.

La personne s’adapte à ce qu’elle pense que l’on attend d’elle ou se rend indispensable. Elle commence tout en même temps pour être enfin aimée, appréciée, sécurisée, reconnue…

 

Les cauchemars ou les angoisses diurnes sont révélateurs de la distance entre le comportement naturel et celui qui est induit par la réaction à une blessure précoce ou à un refoulement.

Toutefois, la personne identifiée à son comportement ne le voit pas ; il est très délicat de l’aider à prendre conscience dans un premier temps que ce n’est qu’un comportement réactif, sans la déstabiliser complètement.

Il faut beaucoup de courage et de détermination pour changer son fonctionnement personnel.

Dans le cas où un enfant a été abandonné ou abusé par quelqu’un qu’il aime, un système de défense voile cet épisode tragique.

La personne est de bonne foi en niant ce problème.

Seule une thérapie peut l’aider.

Le cauchemar, souvent récurrent, n’est qu’un cri qui permet au refoulement de ne pas être total.

 

Pour guérir d’un traumatisme, un point essentiel est d’accepter que quelque chose en nous a permis que cet acte soit perçu comme un fait incurable.

Identifier une cause extérieure se révèle utile mais insuffisant.

Il faut prendre en compte la cause intérieure qui a provoqué ce ressenti car elle doit être corrigée et soignée.

Dans le cas contraire, cela reviendrait à trouver le coupable sans soigner la victime.

Ce travail sur soi a idéalement lieu dans le cadre d’un processus psychothérapeutique.

Cela prend du temps et passe généralement par des pardons aux personnes que nous avons ressenties blessantes mais également à nous-mêmes, ce qui est beaucoup plus problématique qu’il n’y paraît.

Le processus de résilience démontre qu’une épreuve n’est pas forcément une blessure définitivement invalidante mais qu’elle peut également donner l’énergie, voire la hargne, pour réussir. De toute façon :

« L’important n’est pas ce qu’on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous. »(Sartre « Saint Genet, comédien et martyre »)

 

L’intégration de cette énergie qui était indépendante peut se faire en nous. C’est un processus de guérison à un niveau profond.

 

 

Rêves liés à un conflit entre le conscient et l’inconscient

 

Ce sont des rêves qui insistent (parfois de façon spectaculaire ou grotesque) sur les enjeux réels d’une relation, d’un contrat ou d’un choix comme si l’inconscient accentuait la faille pour qu’elle devienne visible.

Les gratifications secondaires de tout ce qu’une personne croit faire par bon sentiment sont ainsi dévoilées, parfois de manière aberrante.

La logique du rêve peut paraître absurde au réveil.

Pourtant, il a toujours sa cohérence.

Aucun symbole ne surgit au hasard.

Toutefois, le conscient et l’inconscient n’ont pas la même grille d’équivalence.

Nous ne sommes pas habitués aux analogies que réalise l’inconscient.

 

Cédant à des arguments très altruistes, une conférencière accepte de participer à un congrès dont le thème ne relève pas de son domaine de compétence, mais où des personnalités seront présentes.

La nuit suivante, « elle se voit avec une couronne ridicule en train de parler à ce congrès. »

Elle prend conscience du fait que c’est le moi Ego qui avait répondu « oui » mais que, très objectivement, elle n’y serait pas à sa place.

 

Ce type de rêve a une particularité : il suit de très près l’action, l’engagement, la parole… qu’il dénonce.

 

Croyant réaliser une bonne affaire, un jeune homme est sur le point de signer un contrat d’association avec un homme connu.

Il rêve que « cet homme l’invite dans le meilleur restaurant de la ville où on lui sert, dans un beau plat marron, des pâtes grouillantes de vers. »

Il est ébranlé par ce rêve et en parle et apprend incidemment que cet homme est probablement en train de faire une faillite frauduleuse ; ce qu’il a, de prime abord, beaucoup de mal à croire. La notoriété de cet homme l’avait aveuglé au point de lui faire omettre les précautions d’usage qu’il prônait habituellement avec vigueur… Marron : couleur du bois ou de la terre. Les expressions être marron ou prendre un marron sont toujours à envisager.

 

Un écrivain est contacté pour donner des cours dans une université à l’étranger.

Il accepte spontanément. Puis il fait ce rêve :

« Je prends un taxi qui me mène très loin. A l’arrivée, le chauffeur me demande une somme d’argent exorbitante et je lui dis que, même sur 9 mois, je ne pourrai pas payer. »

Le fait de dispenser ces cours dans cette lointaine université l’obligeait à effectuer un déplacement mensuel d’octobre à juin. La fatigue occasionnée par ces déplacements était incompatible avec son état de santé. L’énergie est traduite par l’argent.