Rêves liés à l’évolution intérieure
Des instances psychiques, des complexes (cristallisations d’énergies qui ont une vie autonome) apparaissent dans les rêves en fonction des âges (psychologique) de la vie : anima – animus, persona, ombre et Soi.
Anima – animus
C’est le complément sexuel intérieur à l’identité (le moi conscient) de l’individu. Chez l’homme l’anima représente les tendances psychologiques féminines de sa psyché et inversement chez la femme.
Anima
Les caractéristiques de cette anima vont dépendre de la relation que le petit garçon a eu avec la représentation maternelle, l’anima de son père et d’autres facteurs notamment des liens trans-générationnels… Cette anima se manifeste parfois très tôt chez un garçon sous l’aspect de la femme idéale et il changera peu de représentation au cours de sa vie et projettera cette image sur des femmes qui se rapprocheront plus ou moins de cet idéal.
Quand l’homme a eu des relations difficiles avec sa mère il va:
-soit être dominé par son anima, il est alors hypersensible, craintif, susceptible et a peu de virilité. Ses rêves montreront sa difficulté à s’imposer. Il cherchera une femme plus mûre, plus âgée ou un partenaire.
-soit essayer d’imposer sa virilité, sa force en devenant
soit violent : Barbe Bleu
soit macho, il rêvera d’une prostituée car plus femelle que femme, elle ne peut représenter sa mère. Il cherchera alors une compagne vulgaire.
soit Don Juan en quête d’un absolu jamais atteint.
Le jeune homme projette de façon totalement inconsciente son anima (féminin intérieur) sur « sa moitié », il tombe follement amoureux (la projection est comparable à un ensorcellement) et s’unit à elle.
Ns sommes donc au minimum déjà quatre dans un mariage…
La relation peut être harmonieuse jusqu’au jour où l’un des deux se rend compte qu’il (elle) n’est pas celui (celle) qu’il ou elle espérait. Il (elle) n’a pas changé, mais un événement de la vie quotidienne fait « tomber » la projection et les reproches fusent. Leur relation se dégrade jusqu’à la séparation. Ce fonctionnement peut se reproduire plusieurs fois…
Cette anima étant essentiellement formaté par le rapport au parent du sexe opposé le risque de répétition familiale est très grand.
Ensuite, l’individu rencontre, en rêve, son autre face dont il n’avait pas vraiment pris conscience (si ce n’est comme fantasme) sous les traits d’une personne du sexe opposé.
Cette représentation se nuancera au fur et à mesure de son évolution intérieure jusqu’à l’intégration de son féminin intérieur. Jung donne quatre étapes à cette évolution qui sont plus ou moins identifiables :
-au niveau instinctuel et biologique : Eve
-au niveau romantique, esthétique et sexuel : Hélène de Faust
-au niveau de la pureté, du spirituel : la Vierge
-au niveau énigmatique, inatteignable, du mystère : Mona Lisa.
La prise de conscience de son complément intérieur permet un contact capital avec l’inconscient car l’anima (ou l’animus) devient un intermédiaire, un passeur entre l’inconscient et le conscient.
L’anima peut être obsédante et terrifiante mais si l’homme fait la paix avec sa mère (le plus souvent) l’évolution de son anima reprendra un cours normal caractérisé uniquement au départ par l’éros.
La femme fatale, la tentatrice voluptueuse, sirène ou star du cinéma est la première manifestation de l’anima.
L’anima peut évoluer vers plus de douceur, de tendresse et de romantisme. L’homme peut alors rêver de mariage puis connaît, au sens biblique, son anima. L’union charnelle est alors merveilleuse. C’est un pas vers l’unification de l’être qui ne se réalise jamais avant la troisième partie de la vie.
Animus
L’animus est préformé par qualité de la relation que la femme a eue avec la figure paternelle et l’animus de la mère dans sa petite enfance ou des « hérédités » trans-générationnelles.
La jeune fille projette son animus, de façon totalement inconsciente, sur un homme (qu’elle aime), d’où les répétitions familiales…
Jung définit 4 stades d’évolution de l’animus. Toutes étapes ne sont pas rigoureuses mais l’évolution est très marquée.
Si père a été perçu coléreux, violent, la composante masculine de femme, son animus, se manifestera, au départ de façon brutale ou menaçante peu différente de l’ombre.
La femme qui a eu une relation difficile, problématique avec son père, a un animus négatif (qui la domine), elle est virile, autoritaire, tyrannique et ergoteuse. Elle affiche, avec véhémence, des opinions catégoriques mais à partir d’arguments arbitraires. L’homme, qui représente l’animus dans le rêve, est alors menaçant, agressif.
Elle doit faire la paix (ou pardonner, en tout cas lâcher prise) avec l’homme à l’extérieur (père, frère ou mari) pour qu’il change à l’intérieur.
Le travail peut se faire également dans l’autre sens. La personne peut prendre conscience, par le rêve, de ses rancunes, les nommer, les mettre à distance. Si elle arrive à les déposer, à les dépasser, les relations, à l’extérieur, avec les autres, changeront.
« Basculement » de l’animus :
Un homme noir (dans la réalité) devient blanc dans le rêve, plus proche de rêveuse. Elle pourra, bientôt, rencontrer son animus et établir avec lui une relation qui évoluera au fil du temps. Elle fait, ensuite, connaissance avec cet animus qui prend un chemin normal d’évolution :
J’étais habillée en rose avec des pois verts et j’ai rencontré un homme sympa habillé en vert avec des pois roses
L’anima (ou l’animus) est un passeur vers l’inconscient, il est essentiel de l’identifier afin de ne pas enrayer le processus de prises de consciences successives. Si ce processus ne s’accomplit pas, l’individu ne va fonctionner qu’avec des projections ou des compensations extérieures débilitantes.
La femme voit en rêve son animus très inquiétant au début, semblable à l’ombre puis il évolue sous les traits d’une personne médiatique : idole du show business, sportif connu ou d’un groupe d’hommes ensuite il apparaît sous les traits d’un homme manuel, jardinier, plombier, garagiste puis homme d’affaires serviable… ensuite en intellectuel (professeur ou scientifique) ou homme guérissant (médecin, chirurgien…).
Au fur et à mesure des rêves, il devient plus serviable puis plus intime : un ami, puis un amoureux dont nous ne voyons pas le visage au début.
Il est attentionné, serviable, puis enfin, amant. L’union charnelle, en rêve, avec l’homme représentant l’animus est une jouissance de tout le corps, une extase.
Intégration partielle de l’anima ou l’animus:
l’anima donne à l’homme la réceptivité, la douceur, l’empathie…
l’animus donne à la femme de la volonté, l’esprit d’initiative, du courage…
Persona
A l’adolescence les rêves, correspondants à des problèmes d’identité, de persona (masque = « je ne m’accepte pas tel que je suis réellement et je veux que les autres ne me voient que sous une certaine facette ») sont très angoissants : le jeune se voit sortir en ayant oublié pantalon ou jupe ou il est surpris nu dans la douche ou bien les WC ne ferment pas. Il cherche son nom sur la liste des reçus aux examens et il ne le voit pas. On lui demande son nom, il ne le sait pas, donne le nom de son idole ou de son meilleur copain. Il perd ses papiers, son sac, son porte-monnaie… il est perdu, égaré dans ville inconnue, il ne reconnaît pas chemin, la voiture roule sans chauffeur…
Pendant l’adolescence, petit à petit, la persona se construit. C’est l’apparence que nous voulons montrer aux autres en fonction des valeurs et critères transmis par l’éducation. elle permet l’adaptation au milieu social.
En début de l’âge adulte (de plus en plus tard actuellement) l’individu quitte une apparence (persona) réactive et affirme son identité propre. Il ne met plus de masque hermétique mais est assez solide pour se montrer tel qu’il est réellement.
L’adolescent dit son nom, se promène nu sans angoisse: elle est entièrement nue, toute savonnée, elle entre dans commerce pour demander où il y a douche sans aucune gêne (jeune femme extravertie)
La prise de distance avec la persona est la condition nécessaire pour être soi-même et ne pas s’identifier au paraitre.
Ombre
Le « prix » de la persona est l’amplification de l’ombre, L’ombre est personnelle et collective.
Sur plan personnel, nous refoulons tout ce qui ne nous paraît pas séant de manifester comme émotions, sentiments ou désirs.
Plus notre apparence (persona) est construite, plus nous avons dû refouler notre véritable nature et plus l’ombre sera importante. Cette notion est évidente avec Docteur Jekyll et Mister Hyde. Plus la personnalité est policée, donc contrainte, plus la sous-personnalité peut être virulente.
Pour Jung : l’ombre est représentée par un personnage du même sexe que rêveur. En pratique, c’est moins systématique, elle peut être représentée par personne sombre inconnueou connue, dont les défauts correspondent à ceux que le rêveur a refoulés et qui demandent là, à être pris en considération. La projection de nos insuffisances, méchancetés, refoulements etc. se fait sur un groupe différent (donc considéré comme potentiellement suspect) ou une personne que nous pensons inférieure au point de vue social, moral, intellectuel… souvent dans un lieu sombre, inquiétant où il est question de choses cachées, dangereuses, troubles…
L’ombre demande à être rencontrée, reconnue, pénétrée, intégrée. Il faut se tourner vers elle, l’accueillir, ne plus en avoir peur car elle est un potentiel d’énergie, de vitalité important. Si, par peur, (l’ombre est inquiétante), nous la fuyons, nous la rejetons, elle peut prendre le pouvoir sur l’homme et l’amener à commettre des actes en total désaccord avec sa conscience.
L’exemple le plus probant est l’homme au volant. Sa voiture, prolongement de sa personne symbolise souvent sa persona. Si elle est touchée, c’est l’ombre qui réagit et prend les rênes de la personnalité et provoque insultes, menaces… en tout cas actes disproportionnés avec cause du conflit et dont la violence surprend tous les protagonistes.
Le cauchemar le plus fréquent mettant en scène ombre : une poursuite effrayante par un personnage sombre, hostile, violent…les SS, la police secrète, la mafia, l’étranger… Et réveil en sueur avec le coeur qui bat la chamade.
Un indien me poursuit avec grand couteau à la main. J’ai très peur. Cauchemar d’un jeune homme effrayé par la violence des pulsions sexuelles (le couteau) qui ont été refoulées par une éducation austère.
Cette ombre se manifeste préférentiellement pendant l’adolescence quand persona se forme et en milieu de vie quand l’homme est appelé à faire bilan et traverse souvent une crise grave où tout est souvent remis en question avec une souffrance et un ennui mortel. C’est une crise difficile où l’ombre va se manifester avec force et se projeter sur l’autre : le conjoint, le patron, la société…
Une femme qui a « tout pour être heureuse » était néanmoins mélancolique. Quand elle comprit le rêve suivant, elle envisagea de se faire aider.
Je conduis ma voiture, mon mari est à côté de moi, un camion poubelle nous précède. Un éboueur vient s’asseoir sur le capot. Il tient une poubelle à la main. Je panique et enclenche la marche arrière. Mon mari n’y comprend rien. Ce rêve revenait de façon lancinante et l’histoire du début de la relation avec son mari et surtout la manière qu’elle avait employée pour écarter une rivale, lui revient en mémoire avec un sentiment de culpabilité.
Puis la personne à nouveau poursuivie, traquée, agressée fortement sollicitée.
Ce type de rêve réapparaît jusqu’à ce que le rêveur accepte la rencontre, le dialogue et que l’intégration ou la guérison se fasse.
Après de nombreux rêves où l’ombre était représentée par : une cave où j’ai peur de descendre, un placard que je refuse d’ouvrir car il y a un danger… l’ombre a fini par prendre un forme humaine ; la rêveuse raconte : je me trouve près d’une femme noire qui est très grande, je lui arrive à la hauteur du nombril et je suis angoissée. Elle était sans enfant et la culpabilité d’un avortement expliquait ce cauchemar.
Exemple de cauchemar qui annonce l’intégration de l’ombre : Blockhaus, sous l’eau, très sombre où des tortures doivent être pratiquées. Le rêveur, qui étudie ses rêves, sait qu’il doit y entrer. Grande frayeur mais dès que le passage est effectué, il voit que la lumière y pénètre un peu. L’endroit perd son caractère effrayant. Il se sent sûr de lui et fort au réveil.
L’intégration partielle de l’ombre est le début d’une attitude objective vis-à-vis de sa propre personnalité. Au début de ses manifestations l’ombre est indifférenciée, sans visage, inquiétante puis elle se personnalise et on peut enfin la nommer puis l’intégrer en partie.
Soi
Le Soi représente l’unité ou le Divin en l’homme, il transparaît souvent par à-coups pour essayer de sublimer les antagonismes, opérer la conjonction des opposés.
A l’adolescence, de ce principe spirituel découle une recherche d’absolu et il se manifeste par des crises de mysticisme, des engouements, une passion, la drogue, des conduites à risques (vitesse, saut à l’élastique, jeu du foulard…). Ces addictions ont pour effet de libérer des endomorphines dans le cerveau et de mettre l’adolescent dans un état de bien-être proche de celui du yogi, du moine zen.
Cet état est acquis par l’extérieur et rapidement au lieu de l’être progressivement par le travail intérieur, par une thérapie, la méditation, la pacification de l’être… Pourtant cet état est ? juste ? donc infiniment dangereux et piégeant.
En milieu de vie, la manifestation du Soi donne une énergie qui va être détournée vers la réussite matérielle avec des projetions mirobolantes et illusoires.
En troisième partie de vie, cette manifestation peut être orientée vers une pacification et une prise en compte de la spiritualité.
En rêve l’union charnelle entraîne (bien des rêves plus tard) la naissance de l’enfant spirituel. L’homme rêve de sa femme enceinte ou cherche un bébé, l’enfant de la crèche…
La femme, elle attend un enfant quel que soit âge (parfois fort avancé). Les problèmes qu’entraînent en rêve cette grossesse, le déroulement de l’accouchement et la constitution physique de cet enfant nous donnent des indications sur la réalité de notre évolution intérieure.
L’enfant spirituel a des caractéristiques merveilleuses; Il est a-normal, hors normes.
Souvent l’enfant spirituel a faim, demande des soins ou de l’attention qu’on ne lui procure pas toujours. Alors l’enfant pleure, est petit, chétif, malade… généralement il est beau, souvent blond, avec des yeux d’un bleu immatériel, plein d’ardeur, il parle très bien et instruit les autres, même bébé. Il a une force surnaturelle, sa détermination est étonnante et il donne une impression d’irréalité, d’invincibilité (voir Kirikou).
Ce sont les rêves qui ont lieu au moment où ces êtres sont appelés à s’accomplir.
Quand l’enfant spirituel est vigoureux, cela correspond à l’aboutissement du chemin que l’homme peut faire dans la deuxième étape (partagée par crise du milieu de vie).
L’enfant spirituel, que ns avons tous à mettre au monde, est la manifestation primordiale du Soi dans le rêve. Le Soi peut également être manifesté par le mandala, l’œuf, le vieux sage (ailé pour Jung), la prophétesse, le cercle…
A ce stade-là, la personne est pacifiée, sa sensibilité est aiguisée et les événements extérieurs ont peu de prise sur elle. elle a atteint une plénitude, un discernement très acéré. Un renversement de toutes les valeurs s’opère à ce moment-là. son influence devient manifeste dans son milieu, elle peut aussi être amenée à rayonner plus largement de façon juste et équitable dans les domaines concernant la paix, l’éthique, la compréhension des lois du monde…
C’est un coupe, un réceptacle au Divin, une potentialité divine en l’homme qui est mise à jour, dévoilée.
A l’âge mûr, un élément nouveau va entrer en jeu. L’ego a du se construire dans un premier temps de la vie. Il est indispensable à l’enfant puis nécessaire à l’adulte. Il correspond à la perception de nos qualités qui doivent être reconnues et utilisées dans l’étape active de la vie. Cet ego doit quitter ses prérogatives quand le Soi prend la maîtrise de la personnalité. Ce Soi, cette manifestation de l’«imago dei » en l’homme en fait un être spirituel quand elle est vivifiée (car elle existe dès la conception) et lui fait dire à Dieu :
« ce n’est pas moi (ego) qui vit mais c’est Lui qui vit en moi »
« il faut qu’Il croisse et que je (ego) diminue »
Avant ce niveau d’évolution, ces phrases sont des mots creux, vides de sens.
Le terme de l’accomplissement psychique va de la persona au Soi, pour réaliser tt le processus d’individuation, tel que Jung l’a décrit.
La spiritualité chrétienne enseigne que l’âme psychique devient âme spirituelle, au cours du processus de sanctification.
Le Soi ouvre la voie à la dimension spirituelle, en tant que fondateur de la dimension essentielle de l’homme.
L’ego peut être, alors, personnifié par personnage dangereux, agressif, un monstre (gardien du trésor), un démon car il veut garder son ancien rôle et devient un usurpateur, l’ego qui ne veut pas être détrôné devient féroce, diabolique dans cette étape très avancée de l’évolution intérieure.
Cela correspond sur plan extérieur à Hérode (ego social) qui fait massacrer les Saints Innocents au moment de la naissance du Christ qui représente l’enfant spirituel de l’humanité ou à Pharaon qui fait massacrer nouveau-nés au moment de naissance de Moïse.
En rêve, ns pouvons voir un individu (l’ego) essayer de tuer un personnage important et vénéré ou qui existe depuis toujours (le Soi).
Ce personnage peut être représenté dans les rêves d’homme par Gandhi, sage hindou, un saint… et dans les rêves de femmes par Ste, mère spirituelle, une déesse…
La personne est toujours très surprise par ce type de rêve et elle a souvent l’impression de régresser. C’est la dernière et la plus difficile mutation qui nous est proposée. Lâcher l’ego est, pour la grande majorité des gens, fussent-ils des hommes de foi, une épreuve terrible dont peu sortent victorieux.
Cette étape se fait dans la personne, avec sa participation, quand elle est prête et appelée à cela. Les étapes précédentes peuvent se faire presque à son insu pourvu qu’elle n’y oppose pas de résistance.
Nous ne pouvons qu’approcher ce qui se passe ensuite, le dépassement des contraires, le chemin vers unité, l’approche du centre où ns sommes attendus par l’unique…
Les symboles de ce niveau: la source, le palais, le banquet, la fleur de lotus ou la rose mystique, le diamant, la pierre ou le globe, le Graal, la Jérusalem céleste, l’homme cosmique, l’androgyne, le trésor caché ou protégé par un monstre, le chant céleste, la musique des sphères, le parfum suave, les nombres multiples de 4 (notamment le 12), la spirale, le moyeu de la roue, le centre, l’oiseau, le cygne, la lumière qui ne fait pas d’ombre, la réalisation de la pierre philosophale, l’aboutissement du grand œuvre alchimique (la transmutation)…
Dans les mystères chrétiens, c’est le christ qui occupe la place centrale du Soi. Il représente le dépassement de toutes les dualités. Mais but ultime est l’acquisition du Saint-Esprit.
Tous ces symboles st lumineux. Lumière, feu (flamme), soleil représentent, ici, la Transcendance. Il y a des expériences de numineux, de Présence, d’Amour inconditionnel ; cela correspond à Pentecôte personnelle. La personne entourée de douceur, d’odeur suave, de légèreté. Elle touche, à la fois, le bonheur absolu et le malheur en prenant conscience de notre petitesse, de notre misère face au banquet nuptial auquel elle est conviée. Elle se sent indigne de tant de bonheur.
Parfois ces rêves se manifestent au début du chemin pour nous appeler à entreprendre cette transmutation. Le risque est de penser que nous sommes déjà des êtres réalisés.
La tradition chrétienne enseigne que si l’homme, avec l’aide de Dieu, poursuivait son chemin il irait de l’image de Dieu qui est inscrite en lui à Sa ressemblance. Ce qui est la vocation profonde de l’homme.
Il n’est pas sûr que notre corps physique puisse supporter cet état.
Saint Séraphim de Sarov irradiait de la lumière mais personne ne pouvait le regarder en face sans être insupportablement ébloui.
C’est le chemin, à la fois très exigeant et très simple car l’évolution se fait en nous. L’important est d’en faire l’expérience car la vraie connaissance ne peut être qu’expérience vécue.