En premier lieu, lorsque la personne commence à découvrir l’existence de son chemin intérieur, il se produit souvent un grand rêve : spirituel, prémonitoire ou faisant état de nombreuses perspectives.
Ensuite, les rêves débroussaillant le quotidien deviennent plus fréquents.
Enfin, et seulement à ce stade là, les rêves commencent à exprimer la profondeur de l’être.
Les rêves évoluent nettement lorsque la personne progresse psychologiquement ; cependant des régressions sont toujours possibles.
Nous n’évoluons pas de façon linéaire mais par à-coups. La nostalgie du passé peut nous pousser à régresser.
Parfois, lorsque nous nous égarons dans la vie et retournons vers des impasses que nous avions quittées, de grands rêves reviennent et nous bouleversent.
Tous ces rêves s’accompagnent d’une sensation de plénitude, de paix et de force.
La rêveuse se voit comme « une toute petite flamme vacillante qui se déplace à l’intérieur de ce qu’elle croit être une pyramide. Cette flamme parcourt beaucoup de pièces sombres et la lumière persiste après son passage. Il faut descendre et monter constamment. Des animaux, notamment de basse-cour, sont là. Ils disparaissent quand ils sont éclairés et la flamme croît proportionnellement chaque fois. Puis il y a une vue de l’extérieur. C’est en fait un sphinx de pierre qu’elle était en train de parcourir. Ce dernier essaie péniblement de lever la patte droite et l’avance laborieusement de quelques millimètres. »
Les associations de la rêveuse, dont la conscience reste dans ce qu’elle croit être une pyramide mais qui a accès à la vue du sphinx, laissent penser que la visite correspond à l’inconscient personnel tandis que la vue extérieure coïncide avec l’inconscient collectif. Celui-ci évolue un tout petit peu à chaque prise de conscience individuelle.
Nous avons une part réelle de responsabilité dans tout ce qui se passe dans le monde.
Nous y contribuons au moins par notre participation à l’inconscient collectif.
Par exemple, si nous ne travaillons pas sur notre violence intérieure afin de l’intégrer, nous contribuons involontairement à la violence extérieure…
Le Dalaï-lama l’exprime quand il dit : « les chinois ne sont que notre ennemi extérieur ».
« A l’aube, je me promène dans une rue passante d’une grande ville. Alors que tous les magasins sont fermés, je constate qu’une boutique est éclairée. Je m’approche pour regarder la vitrine. Il y a une bougie allumée dont le parfum est délicieux. Elle est dans une coupelle en verre opaque, recouverte par une cloche ovoïde ornée de petits lapins. Elle coûte 40 francs. Je décide d’attendre autant qu’il faudra pour pouvoir l’acheter. Il me la faut absolument. »
Ce rêve relate le début (l’aube) d’un chemin spirituel. L’œuf (une cloche ovoïde) et le lapin sont des symboles de résurrection liés à Pâques. La bougie allumée est un symbole du centre, du Soi, tout comme le parfum. Le 40 (prix) marque toujours un arrêt, une maturation avant une évolution notable. Les voyageurs, potentiellement contagieux, sont mis en quarantaine.
« Dans le ciel, il y a un grand soleil qui disparaît. Toutefois, une auréole persiste et une trace, sous forme d’un dessin géométrique, demeure sur la terre. Je sais qu’il est toujours là, mais on ne le voit pas. Le dessin est celui d’un mandala. » La personne est très émue par ce rêve.
Selon les différentes traditions, le soleil est un symbole universel de Dieu : toujours là, mais on ne le voit pas.
Le mandala est un reflet du Soi, le dépassement des dualités, la manifestation du divin en l’homme. Le centre du mandala représente le centre de l’univers où vivent le divin, l’unité, l’invisible, l’inconnaissable… La périphérie symbolise la création du monde issu de son centre. Le mandala agit sur le psychisme : il unifie par son centre et équilibre par sa périphérie.
« Agenouillée devant l’Etre, Il pose ses mains sur ma tête et dit : « Aime et aide ». Je suis bouleversée. »
Des dizaines d’années plus tard, l’émotion restait intacte.
« Je recherche un trésor et m’enfonce dans une caverne d’Ali Baba. Elle est remplie de pierres précieuses mais je cherche un autre trésor. Dans un coffre, je trouve une clé qui ouvre une porte dérobée. Une camarade de travail, qui m’accompagnait, refuse de me suivre. Dans la caverne suivante, tous les philosophes du monde discutent entre eux. Plus loin, ce sont les grands musiciens qui jouent ensemble. Des trésors et des animaux sont groupés pour être offerts à l’enfant de la crèche. C’est merveilleux, pourtant je cherche encore. Je finis par trouver un flacon contenant le sérum d’immortalité. Je m’enfonce dans un passage très étroit mais l’amie d’enfance, qui m’avait rejointe, reste en arrière. Je dois passer seule. Je vois la crèche, devant laquelle je me prosterne bouleversée, où je dépose le précieux sérum d’immortalité. A côté, une lumière irréelle luit. Emerveillement. Je sais, alors, que j’ai enfin réalisé ma mission. »
La personne était bouleversée par ce rêve. (Quelques semaines après, une autre personne me raconta un rêve très similaire à mon grand étonnement.)
Interrogée sur ce qu’elle pensait des personnes qui étaient avec elle dans son rêve, elle conviendra qu’elle a été rebelle dans l’enfance comme sa collègue de bureau, puis très dépressive à l’adolescence comme sa meilleure amie. Depuis, elle fait une démarche spirituelle incontestable avec une impression de grande solitude. C’est un rêve qui montre le chemin ; il l’a accompagnée toute sa vie et a parfois été une bouée de sauvetage selon ses propres termes. Toutefois, comme le petit Poucet qui a vu la lumière du haut de l’arbre et doit ensuite traverser la forêt, tout le chemin reste à faire.
Souvent, ces grands rêves comportent trois étapes qui correspondent à trois niveaux de notre vie et nous donnent l’idée du but que nous pourrions atteindre si nous nous accomplissions totalement.
Les rêves spirituels informent également sur la personnalité du sujet. Exemples :
Le rêve poétique d’un rêveur très matérialiste :
« Dans un paysage d’oasis baignée de soleil, il y a un puits octogonal où l’eau affleure. Il contient une douzaine de tubes dont la fluorescence varie et qui vont du centre de la terre à la surface de l’eau. Ces tubes ondulent faiblement en émettant une musique douce et céleste lorsqu’ils se touchent. »
Le rêveur s’éveille avec une sensation durable de flotter dans une atmosphère très douce.
Le rêve féerique d’un rêveur cartésien :
Le rêveur est très honnête et se pose des questions fondamentales sur le sens de la vie.
« Il est invité à un banquet et participe à la Cène. Il est bouleversé et étonné de la luminosité, comme si la matière n’était que diamant et que les êtres irradiaient. »
Il se réveille très impressionné.
Les manifestations de l’inconscient ont pour but de maintenir ou de recouvrer un équilibre tout en faisant évoluer la conscience du rêveur : la personne rationnelle pourra avoir des rêves d’une haute tenue spirituelle (la Cène) tandis que le rêveur imprégné de spiritualité aura des rêves très concrets tels qu’un puits, des tubes…
«Une voix me dit : Reste dans les plis de mon manteau ».
Il est impressionné par cet ordre et se sent protégé. Il dit qu’il commence à croire, qu’il n’est plus seul.